Échange de vues constructif entre le Mouvement Écologique et le Ministre de l’Économie et de l’Énergie Lex Delles
Récemment, le Mouvement Ecologique a eu un premier échange stimulant avec le ministre Lex Delles.
Orientation de la politique économique luxembourgeoise…
Le premier thème de l’entretien était l’orientation générale de la politique économique luxembourgeoise. Le Mouvement Ecologique a fait référence aux initiatives des gouvernements précédents : Tant la » Stratégie Rifkin » que la » Stratégie Luxembourg 2050 » du gouvernement précédent auraient – malgré toutes les critiques formulées – le mérite de soulever des questions fondamentales : comment rendre l’économie moins vulnérable, notamment en période de crises multiples, comment atteindre l’objectif d’une économie circulaire, comment garantir une régionalisation, etc. Le souci du Mouvement Ecologique est que chaque nouveau ministre entame un nouveau processus stratégique. Le résultat est que chaque gouvernement travaille certes à un débat sur l’orientation de la politique économique, mais que l’on ne progresse pas concrètement dans la mesure nécessaire vers une organisation plus durable de l’économie.
Le ministre Lex Delles a indiqué que les stratégies mentionnées restaient tout à fait une base de réflexion pour son ministère.
Dans ce contexte, le Mouvement Ecologique a fait valoir que les valeurs limites du point de vue de la santé ou de l’environnement ne devraient pas être dépassées par la nouvelle implantation d’une entreprise. Dans le dossier Google, par exemple, la consommation d’eau pour le refroidissement dépasserait – selon les rares informations disponibles – les ressources disponibles.
Dans d’autres cas, il est tout à fait possible que les entreprises existantes aient déjà des émissions si élevées qu’une nouvelle entreprise – même si elle produisait plus proprement que les autres – dépasserait les valeurs limites autorisées sur place. Il serait nécessaire d’élaborer des concepts pour l’ensemble des zones industrielles et, le cas échéant, d’inciter les entreprises existantes dont les émissions pourraient être réduites à optimiser leur mode de production. De manière générale, il serait nécessaire d’aménager les zones d’activité de manière plus durable. Il serait par exemple nécessaire d’intégrer des espaces verts afin d’améliorer la qualité du lieu de travail.
… aborder la question par des projets concrets
Le ministre a expliqué qu’il allait aborder la discussion générale sur le développement économique du pays de manière très concrète, ce qui a notamment donné lieu à trois projets pilotes concernant les zones d’activités :
– Dans une zone industrielle, on étudierait dans quelle mesure une « mutualisation » pourrait avoir lieu, c’est-à-dire une utilisation réciproque de flux de matériaux, de locaux (p. ex. cantines communes), etc. par les entreprises qui y sont établies ;
– Dans une autre zone, il s’agit de mettre en place des approches visant à densifier les constructions et donc à utiliser l’espace disponible de manière plus économe en surface, par exemple en construisant des bâtiments à plusieurs étages
– Enfin, dans une troisième mesure, dans le sens de la décarbonisation.
Des leçons seront ensuite tirées de ces projets pour une approche généralisée. Les résultats devraient être disponibles si possible en 2025.
Le Mouvement Ecologique a salué le principe de cette approche, mais a également demandé que les aspects de mobilité soient pris en compte. En effet, si les zones d’activités devaient être utilisées de manière plus « dense », ce qui est une bonne chose, le nombre de mouvements de véhicules pourrait encore augmenter. Il serait ainsi judicieux d’élaborer de véritables concepts de mobilité pour des zones entières (tracé et cadence des bus sur mesure, covoiturage, gestion du stationnement, organisation du covoiturage, etc.)
Le ministre a salué cette suggestion et a indiqué qu’il allait aussi agir concrètement dans ce domaine et réaliser un concept de mobilité dans le cadre d’un projet pilote. L’aspect de la végétalisation devrait également être intégré.
Contrôle de « durabilité » ou de « compatibilité » pour les entreprises
Dans ce contexte, le Mouvement Ecologique a de plus évoqué la nécessité de rendre public le « contrôle de compatibilité » pour les entreprises (qui contient les éléments d’un « chèque de durabilité »). Celui-ci doit entre autres définir les critères environnementaux qu’une entreprise doit respecter lorsqu’elle s’installe au Luxembourg ou y développe ses activités.
Si le gouvernement avait disposé d’un tel instrument il y a quelques années déjà, les polémiques autour de Fage, Knauff et Google auraient sans doute pu être évitées. En effet, les entreprises auraient alors connu d’emblée les conditions à remplir.
Le ministre a indiqué qu’il existait un catalogue de critères et qu’il serait également utilisé lors de la demande d’autorisation de nouvelles entreprises ayant un impact national ou régional important. Le Mouvement Ecologique a demandé une nouvelle fois à pouvoir consulter les critères, ce que le ministre a accepté en principe.
Accord Mercosur
Dans le cadre de la réunion, le Mouvement Ecologique a également souligné qu’une politique économique durable devrait avoir pour conséquence que le Luxembourg rejette l’accord Mercosur (l’accord de libre-échange entre l’Europe et cinq pays d’Amérique du Sud, dont le Brésil et l’Argentine).
Aborder la question de la croissance
Un autre point de l’entretien était la thématique de la croissance. On sait que le gouvernement actuel mise sur la croissance et que le Mouvement Ecologique se prononce en faveur d’un système social luxembourgeois plus indépendant de la contrainte de croissance.
En effet, personne ne peut savoir si une croissance annuelle de 3-4% se produirait à l’avenir sous cette forme, même si on y aspirait. La crise Covid, la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement qui en découlent, entre autres, l’ont suffisamment démontré.
Le Mouvement Ecologique a remis au ministre une analyse que le WIFO (Österreichisches Institut für Wirtschaftsforschung) a réalisée sur ce thème à la demande du Mouvement Ecologique.
Développer les réseaux de chaleur
Les questions énergétiques ont été un autre point de l’entretien. L’aspect de la construction (ou de l’extension) des réseaux de chaleur a notamment été abordé. La construction de réseaux de chaleur est la condition sine qua non de la transition énergétique. Cependant, de nombreuses questions très concrètes de mise en œuvre ne seraient actuellement pas résolues, si bien que la construction n’avancerait pas. Par exemple, des questions telles que : Qui entretient les réseaux de chaleur ? Quelles sont les compétences des communes ?
Dans ce contexte, le ministre a indiqué que des plans de chauffage étaient actuellement prévus pour les grandes communes. Outre les besoins et le potentiel, il s’agit également d’examiner dans quelles conditions les communes peuvent exploiter un réseau de chaleur. Des mesures concrètes et des recommandations pour la planification générale des réseaux de chaleur devraient ensuite en découler. Cette planification ne sera toutefois pas achevée avant quelques années.
Le Mouvement Ecologique a salué le principe de cette démarche, mais a mis en garde contre un délai trop long compte tenu de l’urgence du dossier, tout en réclamant des initiatives complémentaires. Une stagnation dans ce domaine ne serait pas admissible. Il a notamment été suggéré que toutes les communes et tous les acteurs intéressés soient au moins impliqués afin qu’ils puissent exposer les aspects qui nécessitent de leur côté une clarification. Le ministre a ensuite proposé qu’un nouvel échange permette d’identifier les questions centrales.
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
16/02/2024