Politique environnementale
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Protéger nos ressources naturelles – les décisions importantes doivent être prises maintenant ! Les parlementaires européens doivent prendre position pour ou contre la préservation de nos bases naturelles de vie !

Les députés européens doivent prendre position pour ou contre la préservation de notre patrimoine naturel !

Observations sur la « Nature restoration law » – rétablir les écosystèmes dans l’UE

La « Nature restoration law », si importante pour la protection de la biodiversité et de nos ressources naturelles, fait actuellement l’objet de discussions au niveau de l’UE. Le jeudi 15 juin, un vote très important est prévu au Parlement européen. Il sera important de voir comment les parlementaires luxembourgeois se prononceront. Le vote de Christophe Hansen, en particulier, est extrêmement intéressant, car son groupe s’est opposé à cette directive reconnue comme si importante par toutes les organisations environnementales ….

Mais de quoi s’agit-il en réalité ?

 

Règlement de l’UE sur la renaturation

Jusqu’à présent, la législation européenne ne prévoyait pas d’objectifs contraignants en matière de reconstitution de la nature. Mais avec le Green Deal européen, la Commission européenne a initié une nouvelle stratégie de l’UE en matière de biodiversité à l’horizon 2030. L’une des mesures qui y sont mentionnées est une proposition de loi contenant des objectifs contraignants de restauration de la nature. Après plusieurs retards, cette proposition de loi a été publiée par la Commission européenne le 22 juin 2022.
La « Nature restoration law » représente le premier acte législatif majeur de l’UE en matière de protection de la nature depuis l’adoption de la directive Faune-Flore-Habitats (FFH) en 1992.

En bref, la Commission propose de rétablir au moins 20 % des zones terrestres et marines de l’UE d’ici 2030 et de réparer tous les écosystèmes nécessitant une restauration d’ici 2050 « .

 

Les ONG environnementales de l’UE saluent le projet de loi

A l’exception de quelques propositions d’amélioration, la plupart des organisations environnementales saluent la proposition de la Commission :

 

Le Parlement européen risque de rejeter le projet de loi

La proposition de loi est maintenant discutée au Parlement européen. Les différentes commissions du Parlement voteront jeudi prochain sur la proposition de loi et les ministres compétents des Etats membres devront également se positionner.

Heureusement, la ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Joëlle Welfring, a fait jusqu’à présent un travail remarquable et exemplaire en s’engageant pour une loi encore plus ambitieuse. Il faut aussi souligner ici les efforts de la ministre pour maintenir la formulation de la Commission européenne sur la protection des écosystèmes existants (clause de non-détérition).

Le Parti Populaire Européen (PPE), dont le CSV est membre et qui est représenté par les parlementaires européens Christophe Hansen et Isabel Wiseler-Lima, a rejeté intégralement le projet de loi de la Commission européenne. L’un des arguments avancés était que la proposition allait trop vite et qu’elle mettait en danger la sécurité alimentaire en Europe.

Les connaissances scientifiques qui prouvent qu’une agriculture durable, qui continuera à fournir de bons rendements à long terme dépend d’écosystèmes fonctionnels, sont catégoriquement ignorées par ces politiciens.

 

Le secteur agricole a particulièrement besoin de la loi européenne

Les chiffres qui décrivent l’état de notre nature et aussi des sols si importants pour l’agriculture prouvent que la proposition de loi arrive plutôt trop tard que trop tôt : 60 à 70 % des sols en Europe sont aujourd’hui dégradés. Le nombre d’oiseaux dans l’agriculture a diminué de près de 60 % au cours des 40 dernières années. La biomasse des insectes a diminué d’environ 75 % au cours des 30 dernières années. Dans l’ensemble de l’UE, seuls 14 % des habitats sont en bon état. Une étude récente a de nouveau désigné l’intensification de l’agriculture, notamment l’utilisation de pesticides et d’engrais, comme la principale cause du déclin de la plupart des populations d’oiseaux.

En bloquant le projet de « Nature restoration law », le PPE et ses membres favorisent l’agro-industrie. Celle-ci tire un profit à court et moyen terme de plusieurs milliards de dollars de l’utilisation élevée de pesticides et d’engrais et de l’élevage intensif.

A moyen et long terme, les perdants seraient non seulement la nature et la société, mais aussi et surtout les agriculteurs. En bloquant le règlement européen visant à restaurer la nature, ces politiciens mettent en péril l’avenir de ceux qu’ils prétendent représenter et protéger : les agriculteurs.

 

Quelles sont les démarches qui vont suivre ?

Après le rejet du projet par la commission de l’agriculture et du développement rural (AGRI) du Parlement européen (représentants LU : Tilly Metz et Charles Goerens) et par la commission de la pêche, la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) (représentants LU : Tilly Metz & Christophe Hansen) doit voter sur le projet de loi le 15 juin.

Le 20 juin, le Conseil Environnement de l’UE (ENV) (les ministres de l’Environnement des États membres) se réunira à Luxembourg. La Nature restoration law est notamment à l’ordre du jour de cette réunion.

Le Mouvement Ecologique s’est déjà adressé en avril à Joëlle Welfring, Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, et lui a demandé de continuer à s’engager pour une loi forte.

Suite aux récents développements, le Mouvement Ecologique a envoyé une nouvelle lettre à la Ministre. Celle-ci peut être consultée sur www.meco.lu.

En outre, une lettre a été envoyée à tous les parlementaires européens luxembourgeois afin de leur demander de s’engager pour une législation forte. Cette lettre peut également être consultée dans les téléchargements et sur le site www.meco.lu.

 

 

 

09.06.2023