Politique communale
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Nouvelle ligne à haute tension dans la Vallée de l’Alzette – Il est urgent que l’Etat respecte la réglementation européenne, en faisant preuve de transparence et en exposant les alternatives possibles !

La planification d’une nouvelle ligne à haute tension et l’implantation d’un nouveau poste de transformation par le fournisseur d’énergie CREOS constituent à l’heure actuelle une véritable pomme de discorde dans la Vallée de l’Alzette.

En premier lieu, l‘actuel tracé qui fait l’objet des controverses, serait de nature à défigurer esthétiquement, et lourdement, le paysage naturel de la Vallée toute entière. Ce tracé signifierait la perte de terres agricoles précieuses, ce qui suscite à juste titre de vives discussions dans les communes concernées.  

Dans sa missive adressée au ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, le Mouvement Écologique invite désormais Claude Turmes à prendre ses responsabilités dans ce dossier:  

Cette ligne s’insère dans le cadre d’une stratégie globale visant à garantir la sécurité de l’approvisionnement en énergie, stratégie reposant sur une étude menée par CREOS en 2017 et intitulée “Scenario Report 2014 Network Development Plan 2040 Electrical Energy Grid”. L’objectif déclaré de l’étude est de faire l’analyse des infrastructures complémentaires nécessaires pour assurer la sécurité de l’approvisionnement et pouvoir s’adapter aux nouvelles exigences en matière d’énergie (cf. évolution probable de la demande, énergies renouvelables, protection du climat, etc.).

A cette date (du moins selon les informations dont dispose le Mouvement Écologique) le ministère compétent ne s’est pas encore officiellement prononcé au sujet de cette stratégie. Il devrait pourtant être dans l’intérêt de l’État que les projets qui en découlent soient compatibles avec les intérêts généraux de la société !

Il faut aussi relever que cette stratégie représente le fondement pour la construction de nouvelles lignes à haute tension et que le projet de ligne de la Vallée de l’Alzette n’est certainement pas le seul.

Or, la législation européenne stipule clairement que les projets d‘une telle envergure doivent se faire dans le plein respect de la directive dite « plans et programmes », qui fut transposée en droit national en 2008.

Tant la directive européenne que la loi nationale correspondante sont censées garantir la planification de projets qui sont réalisés dans le sens de l’intérêt général et dans le respect de critères environnementaux. Un autre avantage découlant de ces textes réside dans le fait que la stratégie globale évite un « saucissonnage » où les communes et les citoyen/nes sont toujours contraints de prendre position face à des projets isolés, et parallèlement, dans le fait qu’elle impose de divulguer l’ensemble des avantages et désavantages d’un projet ou encore de ses variantes.

Au-delà, d’autres objectifs sont:

  • de permettre à toute personne intéressée – dans le cadre de la procédure publique – d’accéder aux dossiers de la planification globale, de consulter les documents pertinents et de retracer les différents points de vue tout en forgeant et en apportant son opinion propre,
  • de garantir qu’une évaluation environnementale soit réalisée dès lors que l’impact probable sur l’environnement sera trop important,
  • d’imposer l‘analyse d’alternatives aux différents projets et la proposition de mesures pour réduire l’impact sur l‘environnement,
  • et d’assurer que tous les faits soient divulgués dans le cadre d’une procédure publique.

Le projet de construction de la ligne à haute tension dans la Vallée de l’Alzette soulève inévitablement de nombreuses questions:  par rapport au tracé en projet, existe-t-il une/des alternative(s)? Existe-t-il un autre site potentiel pour l’implantation du nouveau poste de transformation, respectivement la forme de construction choisie pour ce poste est-elle la seule qui soit réalisable ?  Quelles sont les alternatives qui ont été étudiées ? Qu’en est-il de l’utilité d’une mise en terre partielle des lignes ? Quelles sont les mesures qui ont été envisagées le cas échéant afin de réduire l’impact sur l’environnement ?

Il est du devoir du ministère de prendre enfin ses responsabilités dans ce dossier. En sa qualité de fournisseur d’énergie, CREOS peut et doit jouer cartes sur table et présenter ses stratégies, voire même proposer des projets.

Enfin, il appartient au ministère compétent en matière d’énergie et d’aménagement du territoire, ainsi qu’à l’État, de soumettre des propositions concrètes et de présenter leurs vues sur la garantie optimale de la sécurité d’approvisionnement, dans l’intérêt de la nature et du paysage ainsi que de la qualité de vie des citoyen/nes, et dans le respect d’un processus transparent, digne de ce nom !

L’argumentaire retenu dans ce contexte par le Mouvement Écologique a été adressé dans une lettre détaillée au ministre de l’Énergie. Ceci dans l’espoir d’une prise de position rapide de Claude Turmes, et dans le but d’objectiver les discussions prochainement à l’ordre du jour au sein de la Vallée de l’Alzette.

Mouvement Écologique asbl & Régionale “Uelzechtdall”