Protection de la nature Agriculture et Sylviculture
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Fixer des priorités pour la protection des arbres constituant des biotopes précieux dans nos forêts au lieu de l’exploitation sylvicole…

…ou à partir de quelle proximité de la voirie un arbre représente-t-il déjà un risque pour la sécurité ?

Le bois est une matière première importante. Le Mouvement Ecologique s’est donc toujours engagé en faveur d’une exploitation durable du bois. La résistance des forêts aux changements climatiques est directement liée à un réseau de liens aussi intact que possible entre tous les êtres vivants. Pour garantir la protection de la biodiversité forestière, il est donc nécessaire de désigner une certaine quantité d’arbres biotopes, comme les arbres avec des cavités de pics ou des nids de rapaces.

La sylviculture durable prévoit également la protection stricte de 8 arbres biotopes par hectare. En outre, une quantité suffisante de bois mort sur pied et au sol doit permettre aux chauves-souris, aux insectes et aux champignons menacés de survivre dans les forêts exploitées. La récolte de bois doit donc se limiter à des arbres isolés ou à de petits groupes de bois.

Face à l’extrême augmentation des dégâts forestiers due au changement climatique, le ministère de l’Environnement a en outre décrété, de manière louable, une réduction des abattages dans les forêts publiques.

En conséquence, les coupes de bois devraient se limiter au prélèvement de quelques arbres de qualité, sans mettre en péril les autres services écosystémiques de la forêt.

Il semble toutefois que cette procédure soit mal comprise par certains forestiers :

Dans un district, seuls trois troncs épais ont été exploités individuellement, mais tous les troncs présentaient des cavités de pic noir et constituaient donc des quartiers importants pour les habitants des grottes, des acteurs irremplaçables de l’écosystème forestier. Il est particulièrement tragique que l’un de ces arbres, un chêne bien plus que centenaire, ait été habité pendant plusieurs années par des abeilles sauvages. Cet arbre se trouvait entre 2 arbres biotopes désignés, loin du chemin, et ne présentait donc aucun danger pour les promeneurs. Ce n’est que dans le cas d’un sapin mort sur le chemin de promenade que l’argument de l’obligation de sécurisation du chemin pourrait jouer.

Cet abattage était-il un simple lapsus ou une inadvertance ? Avec un diamètre d’environ 10 cm, les trous d’entrée des cavités de pic noir sont environ deux fois plus grands que les trous des autres espèces de pic. Un coup d’œil sur le tronc et dans la couronne avant l’abattage aurait suffi pour protéger le pic noir menacé.

Dans un autre territoire, seul un arbre avec des abeilles mellifères sauvages a été enlevé de manière ciblée, la condamnation à mort a été prononcée explicitement pour cette cavité construite par le pic noir.

Si l’on considère qu’un appel a été lancé depuis des mois à tous les gardes forestiers, propriétaires de forêts et personnes intéressées par la nature pour qu’ils signalent et protègent les arbres abritant des abeilles, on peut se demander si la protection de la nature (tâche principale d’une administration de la nature et des forêts) a été respectée à ce moment-là.

Il est désormais bien connu que la biodiversité diminue rapidement dans le monde entier et que des conséquences désastreuses pour l’humanité sont à prévoir. Les abeilles mellifères sauvages ne sont pas seulement des vecteurs de sympathie pour la protection de la biodiversité, mais aussi des objets d’étude importants. La science attend des connaissances importantes sur la mesure dans laquelle la présence d’abeilles mellifères sauvages peut avoir une influence positive sur les abeilles mellifères vivant sous la tutelle d’un apiculteur (mot-clé : tolérance au varroa).

La protection de ces arbres à cavités précieux, irremplaçables ainsi que leur environnement, comme de toutes les forêts ici et dans le monde entier, ne doit pas seulement être décrétée comme une déclaration aux fins d’un avenir plus ou moins proche, mais doit être garantie immédiatement.

Le ministère de l’Environnement ainsi que l’administration de la nature et des forêts devraient informer et former beaucoup plus les forestiers et les ouvriers forestiers ! Il importe d’établir et de suivre d’urgence des procédures internes afin d’éviter à l’avenir un tel abus officiel contre la nature !