Nouvelle tarification et prix de l’électricité – pas de transparence et uneincertitude superflue pour les clients!

Ces jours-ci, des nouveautés concernant la fixation des prix de l’électricité suscitent l’incompréhension. D’une part, l’Institut de Régulation Luxembourgeois (ILR) a décidé de modifier la « rémunération pour l’utilisation du réseau » stipulant que – pour simplifier – les consommations d’électricité dites « de pointe » reviennent plus chères. Ce sont justement ces dernières qui ont une influence sur la configuration du réseau et qui engendrent des coûts particuliers pour le gestionnaire de réseau. L’objectif déclaré de cette nouvelle structure tarifaire est d’inciter les clients à consommer l’énergie de manière plus réfléchie et d’éviter ainsi les pics de consommation importants. Jusque-là, tout va bien.
Il sera en effet de plus en plus important à l’avenir, notamment dans le cadre du développement des énergies renouvelables, d’éviter ou de réduire de tels pics de charge sur le réseau et, par conséquent, les coûts de développement du réseau. Dans ce sens, le Mouvement Ecologique soutient le principe de la décision.
On sait par ailleurs que le plafond des prix de l’électricité sera réduit (celui du gaz et du mazout sera intégralement supprimé). L’Etat ne peut en effet pas subventionner indéfiniment la consommation d’énergie, une certaine vérité des prix s’impose en effet.
Mais : dans les deux cas, toute une série de questions centrales se posent :
- Il devrait pourtant aller de soi qu’une modélisation de l’impact de ces mesures sur différents types de ménages soit disponible ! Or, de telles estimations ne sont pas disponibles.
- Par conséquent
* il est impossible de comprendre comment les nouveaux tarifs ont été fixés ;
* il est difficile pour un client de savoir ce que les nouveautés signifient pour lui et
* le consommateur ne sait surtout pas par quel changement de comportement, il peut éviter les pics et donc réduire ses coûts. Le déplacement dans le temps d’un cycle de lavage ou de lave-vaisselle suffit-il ? Pourquoi n’existe-t-il pas encore – de la part de l’ILR ou d’autres acteurs – de modèles de calcul permettant de rendre la réglementation, pourtant abstraite pour de nombreuses personnes, plus tangible et plus compréhensible ?
Car c’est justement l’objectif : les prix doivent conduire à ce que le client génère moins de charges de pointe. Mais s’il n’est pas informé de manière objective et transparente de l’utilité de telle ou telle mesure. Une telle réforme ne peut que susciter l’incompréhension et, surtout, l’objectif d’une meilleure utilisation du réseau n’est pas atteint.
– Par conséquent : Agacement du client, manque d’acceptation et objectif non atteint.
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Il faut absolument remédier à cette situation.
- Il faut avant tout une modélisation claire et de la transparence quant à l’impact de cette réforme pour les clients qui ont investi dans la transition énergétique : En d’autres termes, pour ceux qui ont opté pour la l’électro-mobilité et surtout pour une pompe à chaleur. Selon les calculs approximatifs du Mouvement Ecologique, ils continueront à payer moins que les ménages qui misent sur les énergies fossiles. Mais est-ce vraiment le cas ? Et comment évaluer la différence ?
– Mais il reste encore d’autres aspects qui devraient également être présentés de manière transparente:
- La nouvelle structure tarifaire ne concerne que les clients du réseau basse tension, c’est-à-dire principalement les ménages privés et également les petites entreprises. Dans un souci d’égalité entre tous les acteurs, il convient de communiquer ouvertement si de nouvelles règles similaires doivent également s’appliquer aux clients du réseau de moyenne et de haute tension.
- Les chiffres expliquant comment cette nouvelle structure tarifaire a été conçue doivent être publiés. Il semble que les investissements dans le réseau doivent de toute façon augmenter. A combien s’élèvent ces coûts et ces surcoûts sont-ils répartis entre les différents consommateurs d’électricité ?
L’analyse du Mouvement Ecologique : La nouvelle réglementation va dans le bon sens. Cependant, la manière dont elle est introduite ne devrait finalement pas conduire à de véritables changements de comportement, en raison du manque d’informations (jusqu’à présent). L’objectif principal risque donc de ne pas être atteint : Et même si l’ILR est un institut indépendant, le gouvernement est également responsable. Ce n’est pas ainsi que l’on crée la confiance et que l’on obtient l’adhésion des gens à des causes qui sont fondamentalement bonnes…
Vous trouvez le communiqué de presse en pdf. dans les téléchargements.
Mouvement Ecologique
25 octobre 2024