Energie et Protection du climat
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Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et les représentants de « Votum Klima » se réunissent pour un échange d’opinions

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Hier, sur invitation du Premier ministre, les représentants de Votum Klima (1) se réunissaient avec le chef du gouvernement et les ministres du Développement durable, Claude Wiseler et Marco Schank, pour échanger leurs points de vue sur les thèmes actuels de la lutte contre le réchauffement climatique. Trois thèmes étaient mis à l’honneur : l’avenir des négociations des Nations-Unies sur le réchauffement climatique, le rôle et la position de l’Union Européenne après l’échec de Copenhague, la question du financement des mesures d’adaptation au changement climatique et de lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en voie de développement ainsi que l’élaboration du Pacte de durabilité national et de lutte contre le réchauffement climatique. Votum Klima estime l’entrevue d’hier extrêmement positive. Une prochaine rencontre avec le Premier ministre est prévue dans trois mois.

Votum Klima juge inacceptable l’« accord » négocié en décembre à Copenhague lors de la conférence des Nations-Unies sur le changement climatique. D’une part, aucun objectif légalement contraignant de réduction de gaz à effet de serre n’a été fixé afin de limiter le réchauffement mondial à 2°Celsius. D’autre part, il n’existe pas de financement assuré en matière de mesures contre le réchauffement climatique dans les pays en voie de développement. Votum Klima lançait hier un appel au Premier ministre pour qu’il œuvre entre autres sur la scène européenne afin que le processus des Nations-unies de lutte contre le réchauffement climatique soit couronné de succès.

« Votum Klima salue la revendication du Premier ministre en faveur d’un traité juridiquement obligatoire sur la lutte contre le réchauffement climatique. Monsieur Juncker exige à juste titre que l’Union européenne renforce sa position interne et qu’elle endosse à nouveau un rôle avant-coureur grâce à une position commune plus ferme dans le domaine de la lutte climatique », explique Dietmar Mirkes de l’ASTM. « Le soutien du Premier ministre en faveur d’une réduction sans conditions de 30% de CO2 sur la scène européenne est un pas important dans la bonne direction. Pour satisfaire aux exigences de la lutte climatique, il est toutefois indispensable d’atteindre une réduction des gaz à effet de serre de 40% dans les pays industrialisés. Nous approuvons formellement la déclaration du Premier ministre disant qu’il en va de notre crédibilité de favoriser davantage la réduction des émissions sur notre sol que l’achat de droits d’émission. »

Outre cette revendication en faveur d’un traité juridiquement obligatoire fixant de vastes objectifs de réduction, le financement des mesures d’adaptation au changement climatique et de lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en voie de développement, déjà très touchés actuellement par les changements climatiques, revêt une importance primordiale pour la réalisation d’un traité de lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. Au-delà des moyens à mettre en œuvre, il existe un désaccord au sein de l’UE sur la question de « l’additionalité » de cet argent. Votum Klima demande que le financement de la lutte climatique ne puisse se faire aux dépens de l’aide publique officielle au développement mais qu’il soit plutôt accordé indépendamment de l’argent contribuant à l’aide au développement. Tandis que cette question reste jusqu’à présent source de désaccord sur la scène européenne, le Premier ministre a pu expliquer la position du Luxembourg en la matière de manière satisfaisante.

« Le Premier ministre nous a assuré aujourd’hui que les moyens qui seront mobilisés par le Luxembourg pour lutter contre le réchauffement climatique dans les pays en voie de développement consisteront en de l’argent « frais » qui ne sera en aucun cas prélevé sur le budget de la coopération luxembourgeoise. Il s‘agit d’un message positif et nous espérons que Monsieur Juncker promouvra une telle position sur le plan européen », explique Norry Schneider de Caritas. « De plus, le Luxembourg n’aurait pas recours à une loi Européenne qui permettrait aux pays qui payent plus d’aides au développement de mobiliser moins de moyens pour l’adaptation au changement climatique. Nous saluons également le fait que le Luxembourg veuille augmenter sa contribution annoncée de 9 Millions pour la période 2010-2012. »

En ce qui concerne la politique nationale en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les ministres du Développement durable Marco Schank et Claude Wiseler expliquaient leurs plans comme suit : dans les prochains mois, des mesures concrètes seront discutées et un plan d’action sera mis en œuvre dans le cadre du « Pacte de durabilité et de lutte contre le réchauffement climatique » grâce à une consultation largement étendue. A cet effet, 6 groupes de travail devront être constitués, parmi lesquels des représentants de Votum Klima. Votum Klima incite à la création d’autres groupes de travail, par exemple sur la question du financement de la lutte contre le réchauffement climatique, du nouveau maniement des mécanismes de développement propre ainsi que de l’organisation socialement équitable des mesures de lutte contre le réchauffement climatique.

« Votum Klima salue également l’implication de la société civile dans l’élaboration du plan d’action », commente Paul Polfer du Mouvement Ecologique. « Deux éléments nous semblent décisifs pour que le Pacte de durabilité et de lutte contre le réchauffement climatique soit une réussite. D’une part, il est important d’assurer une politique cohérente mettant en œuvre divers domaines de compétences, ce qui permettra à tous les ministères et administrations de soutenir et de réaliser les mesures adoptées. D’autre part, il nous semble nécessaire que soient abordés lors de la future négociation tripartite les thèmes de la lutte climatique, de l’énergie ainsi que de la transition nécessaire vers une société munie d’une gestion efficiente de l’énergie, pauvre en carbone et adaptée au climat. Nous attendons du Premier ministre qu’il s’assure que les 2 processus, tripartite et pacte de durabilité et de lutte climatique, n’aillent pas à l’encontre l’un de l’autre mais au contraire s’harmonisent de façon cohérente. C’est le seul moyen de parvenir à ce que les questions fondamentales telles que le financement et par conséquent la faisabilité de nombreuses idées soient discutées et résolues. »

Pour de plus amples informations :

Martina Holbach, coordinatrice Votum Klima, Tél. 54 62 52 24, GSM 621 23 33 62

www.votumklima.lu

(1) Les 30 organisations non-gouvernementales suivantes se sont associées à Votum Klima avant les élections législatives en 2009 :

Aide à l’Enfance de l’Inde, Aktioun Öffentlechen Transport, Amnesty Luxembourg, Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés (ASTI), Action Solidarité Tiers Monde (ASTM), Attac, bioLABEL, Église Catholique à Luxembourg, Bridderlech Deelen, Caritas Luxembourg, Cercle de Coopération, Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgeoise, Comité de Liaison des Associations d´Etrangers (CLAE), Demeter Bond Lëtzebuerg, Etika, European Antipoverty Network, Eurosolar Lëtzebuerg, Frères des Hommes, Greenpeace Luxembourg, Handicap International, d´Haus vun der Natur, Fondation Hëllef fir d’Natur, Commission Justitia et Pax, Lëtzebuerger Natur- a Vulleschutzliga, Lëtzebuerger Velos-Initiativ, Mouvement Écologique, Natura, SOS Faim Luxembourg, TransFair-Minka, UNICEF