L’humanité fait face au plus grand défi de son histoire. Avec le changement climatique rapide et un déclin de la biodiversité sans précédent, la production alimentaire et au final notre propre survie sont en jeu. Ces conclusions alarmantes ont été récemment émises indépendamment par l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture des Nations-Unies (FAO, février 2019 (télécharger)), par le Conseil Mondial de la Biodiversité (IPBES, mai 2019) et par le Groupe d’experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du Climat (GIEC, août 2019 (télécharger)). Les scientifiques ne laissent aucun doute que les causes principales de cette crise globale sont d’origine humaine et que les solutions impliquent des changements sans précédent, rapides et à grande échelle dans toutes les strates de la société. Ceux-ci impliquent un changement radical de notre manière de produire de l’énergie vers les énergies renouvelables et une transformation radicale de notre manière d’occuper la terre, notamment dans la manière de produire notre alimentation.
Au regard de l’urgence, l’Initiative Citoyenne Européenne “Sauvons les abeilles et les agriculteurs” veut être un catalyseur de la transformation de l’agriculture, vers un modèle basé sur les principes d’agroécologie qui promeuvent la biodiversité. Un tel modèle agricole préserve les ressources naturelles, prévient l’érosion des sols, accroît la fertilité des sols et contribue à la protection du climat en absorbant plus de gaz à effet de serre qu’il n’en produit. Un tel modèle agricole est la seule réponse possible aux défis croissants de la chute de la biodiversité et de la crise climatique, il est le seul permettant d’assurer une production alimentaire pour les générations futures.
Supprimer progressivement les pesticides est donc un prérequis de base et un levier important dans cette transition pour passer d’un modèle agricole reposant sur la chimie à un modèle favorisant la biodiversité et basé sur la nature. Arrêter les pesticides progressivement sur 15 ans constitue un défi ambitieux. La transition de notre modèle agricole vers l’agroécologie représente un changement important pour de nombreux acteurs, en particulier nos agriculteurs mais avec une volonté politique importante, la transition est à portée de main. En effet, la possibilité d’un changement moins rapide n’est plus d’actualité. En 2008, un rapport de la Banque Mondiale (International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Development, IAASTD) prévenait de manière urgente, aux vues des prévisions alarmantes sur l’état du climat et de la biodiversité (télécharger), que maintenir le statu quo n’est pas une possibilité. (télécharger) Parmi les recommandations scientifiques, la transition vers des méthodes agricoles utilisant peu d’intrants, la promotion et le développement de méthodes agroécologiques, le remplacement des pesticides de synthèse par des alternatives biologiques et des investissements dans une meilleure sélection de variétés de plantes résistantes à la chaleur et aux parasites.
Ces recommandations n’ont malheureusement pas été écoutées. Rien n’a changé dans les politiques agricoles, si bien que la fenêtre d’opportunité pour prendre des mesures s’est réduite et nous devons reconnaître aujourd’hui que notre génération est la dernière à pouvoir prendre des mesures efficaces pour stopper l’extinction des espèces et le changement climatique. Nos actions seront décisives pour déterminer si la vie que nous offrirons aux générations futures sur cette terre sera aussi agréable que celle que nous avons connue. C’est notre responsabilité d’agir pour cela. Avec l’Initiative Citoyenne Européenne “Sauvons les abeilles et les agriculteurs”, nous oeuvrons à résoudre la crise actuelle.