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400 arbres perdent leur statut d' »arbre remarquable » : moins de protection en ville – moins de moyens financiers pour leur entretien !

Une procédure publique a eu lieu récemment concernant l’avant-projet de règlement sur les « arbres remarquables ». Il s’agit d’accorder un statut de protection particulier aux arbres qui se distinguent notamment par leur port, leur diamètre, leur âge, leur nature ou leur lien avec un événement ou une personnalité historique, et de prévoir des aides financières pour leur entretien.

 

En 2018, une telle liste existait déjà et comportait 535 arbres. Celle-ci a dû être révisée en raison de la loi sur la protection de la nature.

 

Quelle ne fut pas notre surprise, en consultant la nouvelle liste proposée, de constater que seuls 100 arbres sur les plus de 500 qui y figuraient auparavant y ont été inscrits, soit 400 arbres « déclassés ». …. Et seuls 145 arbres supplémentaires ont été choisis pour être ajoutés à la liste.

 

Qui en est responsable, peut-on se demander ? Eh bien, c’est l’administration de la nature, qui dépend du ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, qui est responsable de l’établissement de la liste. Elle a notamment chargé entre autres ses gardes forestiers de proposer des arbres pour la liste.

 

La deuxième question est donc la suivante : les créateurs de la liste de l’époque se sont-ils trompés et ont-ils inclus des arbres qui « n’en valaient pas la peine » ? Eh bien, ce n’est malheureusement pas le cas. Le Mouvement Ecologique a pris connaissance d’une lettre de l’administration forestière à ses gardes forestiers, leur demandant de ne proposer que 2 à 3 arbres pour la liste. Par conséquent, la sélection a eu lieu sur la base d’une limitation forfaitaire de la quantité et ne repose pas sur des critères purement professionnels !

 

Le Mouvement Ecologique trouve cette approche totalement injustifiable, surtout en ces temps de crise de la biodiversité et du climat, et compte tenu de la grande importance de ces arbres. Et l’on sait que les gens ont justement un lien particulier avec ces arbres remarquables, qui sont souvent des arbres âgés.

 

Peut-être que l’un ou l’autre arbre est mort ou a été abattu entre-temps, mais pas les quelque 400. Et si c’était le cas, le problème serait encore plus grave. Mais les photos des arbres dans le PDF en annexe, qui ont perdu leur statut de protection, montrent clairement qu’il doit y avoir eu d’autres raisons. Car ces arbres n’auraient jamais dû disparaître de la liste.

 

On peut donc se demander quelles sont les raisons de cette démarche. Eh bien, dans la zone verte, les arbres isolés, les groupes d’arbres et les allées d’arbres sont mieux protégés depuis 2022[1] . Mais : à l’intérieur du périmètre de construction, il est avantageux que les arbres soient reconnus comme « arbres remarquables ». Ne devrait-il pas y avoir trop de perturbateurs contre les projets de construction en ville ? Ou voulait-on faire plaisir à certains propriétaires ? Ou est-ce plutôt l’idée de faire des économies qui a prévalu, car l’atout particulier est que les propriétaires d’un « arbre remarquable » bénéficient d’un remboursement allant jusqu’à 75 % des frais d’entretien et de conservation (contre 50 % sans le statut particulier).[2] A l’heure où le gouvernement mise avant tout sur les subventions dans – des dizaines de domaines, faut-il justement économiser les moyens pourtant bien modestes qui seraient nécessaires à l’entretien de ces arbres ?

 

C’est-à-dire que c’est précisément à une époque où l’on reconnaît l’importance de la participation des particuliers à une plus grande végétalisation des localités que ce message très discutable est envoyé. C’est précisément au moment où l’on reconnaît l’importance de la biodiversité en milieu ouvert et où l’on sait que la diversité des espèces augmente avec l’âge d’un arbre (indigène) que le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité envoie ce signal ?

 

C’est exactement le contraire qui aurait dû se produire : Ce n’est pas une limitation, mais une extension de la liste qui aurait été attendue et nécessaire !

 

Le Mouvement Ecologique a déposé une objection formelle contre cette procédure et demande au ministère de réviser la liste et de renouveler la procédure.

 

[1] Règlement grand-ducal du 8 juillet 2022 modifiant le règlement grand-ducal du 1er août 2018 établissant les biotopes protégés, les habitats d’intérêt communautaire et les habitats des espèces d’intérêt communautaire […].

[2] Art. 8 du  » Règlement grand-ducal modifié du 30 septembre 2019 concernant les aides pour l’amélioration de l’environnement naturel « .

 

Mouvement Ecologique asbl

24 juin 2024

 

Contacts avec la presse:

Claire Wolff, responsable de la biodiversité, claire.wolff@oeko.lu, +352 439030-35

Blanche Weber, présidente, blanche.weber@oeko.lu, +352 439030-31

 

[1] Règlement grand-ducal du 8 juillet 2022 modifiant le règlement grand-ducal du 1er août 2018 établissant les biotopes protégés, les habitats d’intérêt communautaire et les habitats des espèces d’intérêt communautaire […]

[2] Art. 8 des « Règlement grand-ducal modifié du 30 septembre 2019 concernant les aides pour l’amélioration de l’environnement naturel »