Face aux catastrophes naturelles récurrentes, le prochain gouvernement se doit d’accorder la priorité absolue à une politique climatique cohérente!
Les effets du changement climatique global s’accentuent de manière alarmante – un an après les rafales dévastatrices de l’ouragan « Sandy » qui se sont abattues sur la côte est des Etats-Unis, les images sont encore bien gravées dans notre mémoire … les inondations meurtrières auxquelles l’Europe centrale a du faire face en été 2013 sont source de nombreuses inquiétudes … et la toute récente catastrophe qui s’est produite aux Philippines, les champs de ruines, le chaos et la misère indicible du peuple philippin après le passage du Typhon « Hayian » choquent le monde entier.
« Il faut arrêter cette folie! » s’est écrié le délégué philippin en s’adressant à ses confrères venus de non moins de 200 pays pour assister à la Conférence sur le climat qui se déroule actuellement à Varsovie. Les nations du monde entier doivent enfin se résoudre à adhérer à un contrat qui les engage à respecter l’objectif qui vise à limiter considérablement les émissions de gaz à effet de serre afin de stopper le réchauffement climatique. Les experts ne cessent de mettre en évidence la menace qui pèse sur nous: le lien qui existe entre la montée des températures et la force libérée par les cyclones est bel et bien établi! Selon Stefan Rahmstorf du PIK (Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung), « l’apparition de tels phénomènes s’est multipliée au cours des trois dernières décennies et les modèles climatiques présagent que nous devons nous attendre à un renforcement de ces derniers ». Ses dires sont corroborés par les études menées par de nombreux autres scientifiques, publiées sous forme de résumé dans le cadre du dernier rapport IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change).
Ce qui précède amène le Mouvement Ecologique à adresser un appel pressant au futur gouvernement luxembourgeois de s’appliquer à mener une politique climatique cohérente et d’en faire une priorité pour les 5 années à venir.
Le but déclaré d’une politique nationale qui se veut responsable doit consister à réduire considérablement les taux élevés des émissions de gaz à effet de serre par habitant et de faire abstraction de l’achat de certificats d’émissions à l’étranger sous le prétexte d’une situation nationale atypique.
Cela signifie d’une part réunir toutes les facettes des politiques énergétiques et climatiques nationales, concentrer toutes les compétences au sein d’un ministère et renforcer les administrations compétentes à tous les niveaux.
Et cela signifie d’autre part que le Luxembourg doit plaider ouvertement – tant sur la scène européenne qu’internationale – en faveur d’objectifs globaux de protection du climat que l’on peut qualifier d’ambitieux, surtout dans le cadre de la présidence luxembourgeoise de l’UE en 2015, qui coïncide avec la dernière phase de l’élaboration du protocole Kyoto. Le Luxembourg et l’Europe toute entière doivent montrer le bon exemple et indiquer la voie à suivre.
Si la communauté mondiale veut sincèrement contenir le changement climatique dans des limites acceptables, elle devra arriver à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici 2030, voire même d’au moins 85% d’ici 2050. Aussi et surtout sous nos latitudes!
La politique de l’énergie et du climat du nouveau gouvernement doit satisfaire à ces objectifs, sans concession aucune!