Dossier Haneboesch à Differdange : Une forêt protégée sacrifiée pour une zone industrielle – mais les exigences de conservation de la nature seront-elles respectées ? Le Mouvement exige des clarifications

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Il s’agit d’une partie de la forêt de « Haneboesch », située à côté de la zone industrielle du même nom près de Niederkorn. C’est une ancienne forêt de type « chênaie-charmaie à stellaires », protégée au niveau européen. Ce qui rend ce type de forêt particulier, c’est notamment l’abondance de plantes à floraison précoce, qui, au printemps, illuminent le sol forestier de teintes blanches, jaunes et violettes, en contraste avec la verdure luxuriante. De plus, les vieux chênes offrent un habitat aux chauves-souris et aux oiseaux.

 

Le fait est que cette forêt a malheureusement été désignée comme faisant partie de la zone industrielle dans le plan d’aménagement depuis un certain temps (zone de réserve), scellant ainsi son destin à moyen ou long terme. Aujourd’hui, le moment est venu, et deux hectares doivent être défrichés pour permettre l’extension de la zone industrielle. Malheureusement, il est légal de détruire une telle forêt, mais seulement si sa disparition est compensée par certaines mesures de conservation de la nature.

 

D’une part, la forêt en tant que telle doit être compensée par une reforestation ailleurs. Bien sûr, une forêt qui s’est développée sur plusieurs décennies, avec tout son écosystème, ne peut être remplacée du jour au lendemain par la plantation de nouveaux arbres dans une prairie – mais c’est la réglementation en vigueur.

 

En outre, des mesures dites de mitigation ou de compensation pour les espèces animales et végétales protégées doivent être mises en œuvre avant le début des travaux de déforestation. Ces « mesures CEF » visent à garantir le maintien des fonctions écologiques de l’habitat de ces espèces afin qu’elles soient affectées le moins possible par l’intervention – dans ce cas, l’abattage de la forêt. Il est donc impératif qu’elles soient mises en place avant toute intervention. L’autorisation de conservation de la nature pour l’abattage à Haneboesch a été transmise au Mouvement Ecologique et stipule, entre autres, que des nichoirs à chauves-souris doivent être installés dans la forêt voisine, que des tas de bois mort doivent être créés pour les loirs et que des iris des marais doivent être replantés.

 

Une question parlementaire du 13 décembre 2024 a abordé ce dossier. Le Mouvement Ecologique a tendu l’oreille lorsque le ministre Lex Delles a répondu. En effet, d’après ses déclarations, il semblait que les travaux de déforestation allaient commencer d’un moment à l’autre, alors que les mesures de compensation obligatoires n’étaient pas encore mises en place – ce qui serait illégal !

 

Sur place, il n’est malheureusement pas clair si toutes ces mesures ont été intégralement mises en œuvre. Suite à une inspection, le Mouvement Ecologique suppose que ce n’est pas le cas. Or, tant que ces mesures n’ont pas été mises en place et ne sont pas fonctionnelles, la loi interdit l’abattage de la forêt.

 

La réponse du ministre de l’Économie et les rumeurs selon lesquelles les travaux de déforestation allaient effectivement débuter sous peu ont conduit le Mouvement Ecologique à envoyer une lettre d’avocat au ministère de l’Environnement.

 

Dans cette lettre datée du 3 février 2025, il est souligné de manière ferme qu’il semble que toutes les mesures nécessaires n’aient pas été mises en place et que, par conséquent, les travaux ne peuvent pas débuter. Si ce n’est pas le cas, le Mouvement Ecologique demande à voir les preuves correspondantes. En cas de violation de la loi sur la conservation de la nature, la lettre précise que le Mouvement Ecologique intentera immédiatement une action en justice pour arrêter l’abattage, si celui-ci venait à commencer.

 

Selon la loi sur la conservation de la nature, les travaux forestiers en question doivent être achevés d’ici le 28 février. Cela ne semble pas avoir été le cas. La lettre du Mouvement Ecologique a-t-elle eu l’effet escompté ?

 

Dans tous les cas, le Mouvement Ecologique attend avec impatience une réponse du ministère de l’Environnement.

 

 

 

 

Traduction par ChatGPT

26.02.25