Economie
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Croissance économique et développement durable au Grand Duché de Luxembourg

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Cette étude part de la prémisse, généralement acceptée dans notre pays, qu’une croissance annuelle de 4% du PIB est nécessaire pour assurer la pérennité du « modèle luxembourgeois » pour analyser ensuite les questions-clés suivantes :

  • Une telle croissance continuelle à moyen terme est-elle réaliste ?
  • Si tel n’est pas le cas, quelles pourraient être les conséquences pour notre pays et en particulier l’équilibre du budget respectivement du système social ?
  • Si par contre tel est le cas, quelles pourraient être les conséquences du point de vue de l’utilisation des ressources et de la protection du climat ?

Les auteurs de l’étude retracent par la suite l’évolution du PIB dans les années passées pour formuler des scénarios à moyen terme, tout en concluant qu’une croissance continuelle s’avère être plutôt improbable et que le « modèle luxembourgeois » est par conséquent fondé(e) sur des bases fort fragiles.

Dans l’hypothèse toutefois d’une pérennité d’une telle croissance du PIB à un taux de 4% / an, les conséquences seraient d’après les auteurs hautement problématiques : ceci en ce qui concerne la mobilité, la consommation de l’espace disponible et l’apport que notre pays doit fournir pour répondre à ses obligations internationales en matière de protection du climat.

Les conclusions de l’étude peuvent être résumées comme suit :

  • Le modèle sur lequel est basée la prospérité de notre pays part de l’idée d’une croissance de 4% du PIB.
  • La croissance effective pendant les années 2000-2005 était de l’ordre de 3,6 %, dans les années 2006-2010 au dessous de 2 %. Le « modèle luxembourgeois » n’est pas conséquent pas « porteur d’avenir ».
  • Ce modèle ne peut pas être qualifié de « soutenable »
    *ni du point de vue budgétaire
    * ni du point de vue de son impact en matière d’émissions et de consommation d’espace
  • Une croissance de 4% ou plus peut certes améliorer à moyen terme la stabilité financière du pays, mais ceci aux dépens de critères élémentaires d’un développement durable.
  • Les niveaux élevés de croissance du passé n’ont pas entraîné des innovations nécessaires pour aboutir à un découplage de la consommation d’énergie / d’espace du PIB.

Le Mouvement Ecologique demande avec insistance une discussion sur les questions vitales que soulève cette étude pour notre pays et en particulier sur la recherche d’alternatives sociétales pour éviter le « piège de la croissance » dans lequel notre pays est actuellement engagé.

Une discussion de cette question fondamentale devra – à son avis – être incluse impérativement dans les discussions relatives au plan d’action en matière de protection du climat, au nouveau plan national de développement durable mais aussi au niveau des discussions de la Chambre des Députés et de la Tripartite sur l’avenir de notre pays.

Il n’y a évidemment pas de solution miracle. Continuer toutefois à considérer les problèmes évoqués comme un tabou, est certainement la plus mauvaise des solutions possibles.