Santé et Alimentation
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Stop à l’aciérie d’ArcelorMittal à Belval qui « pollue tout le temps! »

A l’aciérie d’ArcelorMittal à Belval, « le dépassement permanent des valeurs limites doit être stoppé », s’insurgent le Mouvement Ecologique et la Biirgerinitiativ Stop Dioxin. Tous deux dénoncent le laisser-faire de l’administration de l’Environnement et réclament une diminution de la production.

 

Il faut stopper avec des actes la pollution générée au quotidien par l’aciérie ArcelorMittal à Belval qui fait fondre la ferraille – grâce à un four alimenté partiellement par des pneus usagés-  pour la transformer en acier.

C’est en substance le message commun lancé dimanche par le Mouvement écologique et l’initiative citoyenne Stop Dioxin, tous deux membres du comité de suivi instauré par le ministère du Développement durable pour mieux surveiller l’impact de la production sur l’extérieur.

Malgré une modernisation du four à arc électrique au printemps 2013, l’aciérie de Belval « pollue tout le temps! », sait trop bien Francis Hengen, président de la régionale-Sud du Mouvement Ecologique et riverain de l’usine à Esch-sur-Alzette.

« On est exposé tous les jours à des valeurs trop hautes »

Pour preuve, les chiffres résultants de la campagne de mesure des polluants atmosphériques menée en juin 2013, donc juste après la modernisation du four électrique. Les taux d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) -considérés comme hautement cancérigènes- ont été plus de deux fois plus élevés qu’autorisés!

Le niveau de Carbone organique total, on dit TOC, (C’est la somme du carbone de nature organique) était six fois supérieur au seuil autorisé! Et le taux d’émission de monoxyde de carbone a été dépassé de quatre fois…

En clair: « On est exposé tous les jours à des valeurs trop hautes. C’est absolument inacceptable! », s’insurge Francis Hengen. Du point de vue de l’Environnement mais surtout de la santé publique.

Les mesures effectuées entre juin et septembre 2013 n’ont fait qu’en remettre une couche. De sorte que le président de la régionale-Sud du Mouvement écologique et Christiane Leclerc, la présidente de la Biirgerinitiativ Stop Dioxin, parlent d’une « charge inacceptable pour l’Homme et l’Environnement qui ne peut plus être acceptée par les responsables étatiques! »

Un processus de transformation de la ferraille pas assez maîtrisé?

L’ennui c’est que « derrière le four il y a un système de dépollution qui apparemment ne fonctionne pas. Mais pourquoi? », s’interrogent les acteurs du comité de suivi.

Les deux associations citoyenne et de défense de l’Environnement ont leur idée sur la question: « Ou bien c’est la ferraille qui est de mauvaise qualité ou bien c’est le procédé pour transformer la ferraille en acier qui n’est pas bien maîtrisé », résume Francis Hengen. Selon lui, c’est aujourd’hui clairement à « l’administration de l’Environnement qui contrôle l’aciérie de ne plus seulement observer  mais de prendre des décisions ».

Les deux organisations veulent que soit « réduite la capacité de production du site » pour réduire parallèlement la pollution. Elle ne pourra être revue à la hausse qu’à la condition de tenir les limites d’émissions tolérées.

Elles veulent aussi qu’un groupe d’experts indépendants analyse les problèmes liés à l’Environnement et qu’ArcelorMittal joue davantage la transparence sur les répercussions réelles des changements entrepris dans le ventre de l’aciérie.

  • Veuillez trouver le rapport des analyses des émissions atmosphériques dans les downloads