Aménagement du territoire et Urbanisme
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la politique d’aménagement du territoire au Luxembourg: écart considérable entre la théorie et la pratique

Notre organisation se doit de constater que dans ce contexte bien précis, l’Etat lui-même ne respecte pas ses propres directives. Alors qu’une base légale pour un aménagement territorial durable – notamment  les plans sectoriels – se fait toujours attendre, des projets trop souvent en contradiction flagrante avec les directives de l’aménagement du territoire trouvent le support de l’Etat. Alors que celui dispose de tous les moyens requis – et devrait dès lors assumer la responsabilité politique et morale de le faire – pour imposer dans tous ces projets d’envergure ses propres lignes directrices d’aménagement du territoire.

Sept exemples de la région sud illustrent le problème évoqué:

  • Station- Service dans la commune de Mondercange: l’implantation d’une station-service avec aire de stationnement, aux abords de l’A4 Esch/Alzette-Luxembourg, en pleine zone verte interurbaine, ne tient nullement compte d’aspects paysagers et ignore tout critère de la protection de l’environnement ;
  • Lotissement à Huncherange : un projet de lotissement fera enfler de 2.500 unités la population actuelle d’environ 800 habitants, soit  presque le quadruple de sa population d’aujourd’hui! Et pourtant, du point de vue aménagement du territoire, ce village n’est nullement susceptible d’être considéré comme localité à développer à ce niveau, bien au contraire ;
  • Livange (shopping-center) et Wickrange (projet mixte): les deux projets vont manifestement à l’encontre des directives d’aménagement du territoire qui préconisent le développement de nos villes comme centres commerciaux et tendent à réduire les activités « au milieu de nulle part» ;
  • Zone d’activité Differdange/Niederkorn : le dossier de la zone d’activité Haneboesch est en contradiction flagrante avec la loi concernant la protection de la nature… fait d’autant plus grave que d’autres sites (de reconversion !) sont disponibles pour l’implantation d’industries dans les alentours immédiats ;
  • Zone d’activité à Grass : la zone d’activité est située en pleine zone verte interurbaine. initialement prévue pour accueillir un nombre restreint d’entreprises locales, elle prend maintenant une toute autre dimension;
  • Lotissement à Leudelange : des projets immobiliers importants à Leudelange prévoient un accroissement de la population d’un bon tiers, pourtant, en matière d’aménagement du territoire, Leudelange n’est pas une localité dite « Wohnvorranggemeinde » ;
  • Projet de contournement et réserve pétrolière à Bascharage/Sanem: le projet de contournement et de réserves pétrolières entraînerait une coupure dramatique de la zone verte interurbaine et passe par une zone protégée d’envergure européenne, il est donc absolument contraire aux lignes directrices d’aménagement du territoire.

Le Mouvement Ecologique doit dès lors constater que ce gouvernement ne respecte pas ses propres lignes directrices.

D’autre part, le Mouvement Ecologique regrette que la voix d’un Ministre responsable de l’aménagement du territoire fasse cruellement défaut dans tous ces dossiers. Le fait que l’aménagement du territoire ait été intégré dans le Ministère du Développement Durable et des Infrastructures semble avoir réduit dramatiquement l’impact politique de cette compétence primordiale. La crédibilité politique est en cause.

Nous lançons dès lors un appel urgent pour que

  • les projets en cause soient revus ;
  • les plans sectoriels soient finalisés à court terme, ceci en collaboration étroite avec les communes, la société civile et la population ;
  • le gouvernement respecte de suite –   donc déjà avant la finalisation de ces plans – les lignes directrices d’aménagement du territoire et les projets de plans sectoriels.